Deux poids, deux ou trois démesures !
Le propre des idées dominantes, c'est qu'elles dominent. Mais là on est dans une autre dimension de la pensée, et surtout de la communication.
Mercredi d'avant la manif du 7 septembre, je cherche le parcours sur Internet : la première info qui apparaît, c'est le site de CNews, allez savoir pourquoi… Et ils écrivent « Manifestation le dimanche 7 septembre » Erreur de jour ou tentative de désinformation, allez savoir...
La différence de traitement est partout. Les militants écologistes qui veulent sauver la planète et par conséquent l'humanité sont fichés S, les militants désignés comme « black bloc » qui remettent en cause les formes de luttes traditionnelles si malmenées par les successifs pouvoirs niant les votes (référendum sur le traité constitutionnel européen de 2005, élections législatives de 2024…) sont fichés S. Et alors même que les corps intermédiaires et notamment les syndicats sont méprisés, les millions de manifestants (réforme des retraites et loi Travail...) sont moqués.
Par contre, les membres de groupuscules violents d'extrême droite, qui manifestent leur haine des étrangers, des homosexuels et de tout ce qui n'est pas « à leur image », peuvent défiler tranquille, visages masqués, avec des ustensiles pouvant servir d'armes, et qui servent souvent.
Si vous voulez, chers influenceurs avec ou sans carte de presse et politiques, permettre réellement qu'il y ait un avenir, essayez l'objectivité, la déontologie, l'impartialité, la vérité, la tempérance sur les différentes positions des uns et des autres sans les caricaturer.
Quand on voit un drapeau palestinien dans notre pays, quand tout un peuple est massacré, ils hurlent qu'il ne faut pas importer le conflit, que c'est de l'antisémitisme... Quand Meyer Habib, ex-député Les Républicains, dit que « le peuple palestinien est un cancer » ou que Haïm Korsia, grand rabbin de France, déclare qu'il « soutient le génocide à Gaza et qu'il est mérité, qu'il faut finir le boulot », aucune réaction… Tout au plus un petit commentaire sur « l'expression d'une maladresse ».
Tout est permis, même le pire, surtout le pire avec les tenants des différents « pouvoirs ». Ainsi, pour Ciotti ou Thevenot, ce qui se passe actuellement en France, c’est un coup d'État de LFI. Pour d'autres influenceurs de plateau, « si il y a Barnier, c'est tout de même la faute de la gauche qui n'a pas réussi à se mettre d'accord pour accepter Cazeneuve »…
Un petit exemple pour illustrer leurs méthodes : BFM TV annonce que 58 % des Français pensent que Macron ne doit pas nommer Lucie Castets Première ministre, puis la chaine commente un sondage affirmant que 40 % des Français verraient bien Gabriel Attal comme Premier ministre.
À quelque chose près, c'est le même pourcentage, mais la présentation, « l’enrobage », est radicalement différente… Surtout quand on voit la fiabilité de sondages dont aucun, rappelons-le, n’avait su prévoir le résultat des législatives !
Le nouveau Premier ministre n'a pas encore fait son discours de politique générale (qui sera, on le sait, tout pourri) mais les candidat-e-s aux différents ministères et même pour n'importe quel poste sont déjà fort nombreux, de droite comme de pseudo gauche. Mais attention, seulement « si la France a besoin de moi, ce pays que j'aime tant »… Vous feriez mieux d'aimer celles et ceux qui y vivent et y survivent, bande de pitres pitoyables !
« Celui qui réussit à imposer son vocabulaire a un avantage stratégique. » - Antonio Gramsci