Les faits
Le 29 novembre, à l’aéroport de Roissy, Kadidja prend un avion pour Bamako (Mali) pour retrouver sa famille paternelle. Alertée à l’enregistrement par des jeunes du syndicat Sud Etudiant de l’expulsion imminente d’un jeune sans-papiers, elle prend l’initiative de s’opposer à cette expulsion : elle récupère un paquet de tracts et part discuter en salle d’embarquement avec les autres passagers
A peine à bord, elle demande à parler avec le commandant de bord pour lui signifier son refus de voyager avec un expulsé, quel qu’il soit. Le commandant ne se manifestant pas durant un long moment malgré les demandes répétées de Kadidja auprès du personnel navigant, celle-ci invite les passagers volontaires à ne pas attacher leur ceinture et un nombre important de passagers soutient cette action de solidarité. Le commandant arrive finalement et refuse la requête de Kadidja relayée par les autres passagers et entreprend même de faire débarquer Kadidja. La police intervient, menace le sans-papiers de 3 mois de prison s’il était débarqué : sous cette pression, il accepte finalement de rester dans l’avion. La police relève l’identité de Kadidja qui s’envole tout de même pour Bamako grâce ici aussi au soutien des autres passagers.
A son retour du Mali, le 24 décembre, la police des frontières interpelle Kadidja qui se voit accusée d’avoir « entravé volontairement la circulation d’un aéronef ».
Elle comparaîtra finalement le 30 mars.
Ne pas accepter l’inacceptable !
D’un coup d’un seul, pour un acte, une parole, une attitude, Kadidja est d’un côté une délinquante, une quasi criminelle, à jeter au fonds d’une cellule cinq longues années et voir ainsi sa vie broyée ; de l’autre elle est un exemple, une quasi héroïne. Ce n’est pas comme cela que se voit et se vit Kadidja, bien évidemment ni délinquante ni criminelle mais pas non plus un exemple ou une héroïne. Elle trouve que son geste est un geste simple, humain, digne, normal quoi ! C’est peut-être ce qui en fait un être exceptionnel ? Elle tient à ce que la solidarité s’organise sur les faits et ne veut pas se retrouver à la radio, à la télé ou dans des journaux à grand tirage. Elle souhaite s’exprimer sur cette terrible affaire (une de plus) avec l’association dans laquelle elle milite, l’APEIS ; ainsi les militants de l’association seront toutes et tous les porte-parole de Kadidja.
L’action de Kadidja est un acte juste : elle n’a fait qu’exercer son droit à la liberté d’opinion et d’expression pour la défense du droit universel de libre circulation.
Nous ne laisserons pas un acte de solidarité être puni !
Nous exigeons la relaxe de Kadidja et l’abrogation des dispositions répressives à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme considérés comme des délinquants par une certaine frange politique soutenue par une certaine justice.
Quand ils sont venus chercher les sans papiers, je n’ai rien dit, je n’étais pas sans papiers…
Nous ne supportons plus cette façon dont la société, aiguillée par la classe politique dans sa trop grande majorité et les médias à leurs bottes traitent le sort des hommes et des femmes sans-papiers.
Ils sont ici depuis 1, 5, 10, ou même 15 ans ; y ont laissé pour certains leur jeunesse dans le travail dit « au noir », occupant souvent les emplois les plus pénibles, sans droit à la santé, au logement, aux moyens d’une éducation décente pour leurs enfants et à la retraite. Ils ont rapporté des milliards au patronat voyou qui utilise le travail clandestin et aux marchands de sommeil.
Nous refusons de nous inscrire dans cette logique à l’œuvre depuis de longues années mais qui s’affole en période électorale et qui consiste à faire taper sur celui qui est dans une position inférieure : de celui qui a des papiers à celui qui n’en a pas ; de celui qui est ici depuis 2 générations à celui qui vient d’arriver ; de celui qui a un travail à celui qui n’en a pas ; de celui qui touche un petit salaire à celui qui touche les minima sociaux… A l’APEIS nous préférons travailler à l’unité des chômeurs, des travailleurs (précaires ou non, avec ou sans-papiers) pour mieux nous attaquer à ceux qui « ont », qui nous gouvernent et qui nous font survivre avec des minima toujours plus minimum alors qu’ils vivent, eux, avec des maxima toujours plus maximum.
Nous sommes pour la libre circulation des femmes et des hommes, nous exigeons la régularisation de tous les sans-papiers qui viennent simplement, travailler ici pour ne pas crever de faim ou pour fuir des dictatures.
Ce n’est pas la première fois que des militants d’une organisation se retrouvent face aux forces de l’ordre ou devant les tribunaux pour cause de lutte sociale ou autre : occupation d’Assedic, occupation de logements vacants ou de squats, soutien aux sans-papiers, lutte contre les OGM… Et c’est parfois l’Etat qui capitule devant les actes d’injustice criante qu’elle perpétue : souvenez vous de l’affaire des Recalculés, bataille que notre association avec les autres associations de chômeurs ont remportée en 2004 devant les tribunaux, permettant à plus d’1 million de chômeurs de récupérer leurs indemnités spoliées ou de ne pas les perdre.… Ce qui est légal n’est pas forcément légitime.
Liberté, Egalité, Fraternité…
Nous ne lâcherons pas et nous continuerons à ne pas taire les silences des injustices quelles qu’elles soient.
Les faits
Le 29 novembre, à l’aéroport de Roissy, Kadidja prend un avion pour Bamako (Mali) pour retrouver sa famille paternelle. Alertée à l’enregistrement par des jeunes du syndicat Sud Etudiant de l’expulsion imminente d’un jeune sans-papiers, elle prend l’initiative de s’opposer à cette expulsion : elle récupère un paquet de tracts et part discuter en salle d’embarquement avec les autres passagers
A peine à bord, elle demande à parler avec le commandant de bord pour lui signifier son refus de voyager avec un expulsé, quel qu’il soit. Le commandant ne se manifestant pas durant un long moment malgré les demandes répétées de Kadidja auprès du personnel navigant, celle-ci invite les passagers volontaires à ne pas attacher leur ceinture et un nombre important de passagers soutient cette action de solidarité. Le commandant arrive finalement et refuse la requête de Kadidja relayée par les autres passagers et entreprend même de faire débarquer Kadidja. La police intervient, menace le sans-papiers de 3 mois de prison s’il était débarqué : sous cette pression, il accepte finalement de rester dans l’avion. La police relève l’identité de Kadidja qui s’envole tout de même pour Bamako grâce ici aussi au soutien des autres passagers.
A son retour du Mali, le 24 décembre, la police des frontières interpelle Kadidja qui se voit accusée d’avoir « entravé volontairement la circulation d’un aéronef ».
Elle comparaîtra finalement le 30 mars.
Ne pas accepter l’inacceptable !
D’un coup d’un seul, pour un acte, une parole, une attitude, Kadidja est d’un côté une délinquante, une quasi criminelle, à jeter au fonds d’une cellule cinq longues années et voir ainsi sa vie broyée ; de l’autre elle est un exemple, une quasi héroïne. Ce n’est pas comme cela que se voit et se vit Kadidja, bien évidemment ni délinquante ni criminelle mais pas non plus un exemple ou une héroïne. Elle trouve que son geste est un geste simple, humain, digne, normal quoi ! C’est peut-être ce qui en fait un être exceptionnel ? Elle tient à ce que la solidarité s’organise sur les faits et ne veut pas se retrouver à la radio, à la télé ou dans des journaux à grand tirage. Elle souhaite s’exprimer sur cette terrible affaire (une de plus) avec l’association dans laquelle elle milite, l’APEIS ; ainsi les militants de l’association seront toutes et tous les porte-parole de Kadidja.
L’action de Kadidja est un acte juste : elle n’a fait qu’exercer son droit à la liberté d’opinion et d’expression pour la défense du droit universel de libre circulation.
Nous ne laisserons pas un acte de solidarité être puni !
Nous exigeons la relaxe de Kadidja et l’abrogation des dispositions répressives à l’encontre des défenseurs des droits de l’homme considérés comme des délinquants par une certaine frange politique soutenue par une certaine justice.
Quand ils sont venus chercher les sans papiers, je n’ai rien dit, je n’étais pas sans papiers…
Nous ne supportons plus cette façon dont la société, aiguillée par la classe politique dans sa trop grande majorité et les médias à leurs bottes traitent le sort des hommes et des femmes sans-papiers.
Ils sont ici depuis 1, 5, 10, ou même 15 ans ; y ont laissé pour certains leur jeunesse dans le travail dit « au noir », occupant souvent les emplois les plus pénibles, sans droit à la santé, au logement, aux moyens d’une éducation décente pour leurs enfants et à la retraite. Ils ont rapporté des milliards au patronat voyou qui utilise le travail clandestin et aux marchands de sommeil.
Nous refusons de nous inscrire dans cette logique à l’œuvre depuis de longues années mais qui s’affole en période électorale et qui consiste à faire taper sur celui qui est dans une position inférieure : de celui qui a des papiers à celui qui n’en a pas ; de celui qui est ici depuis 2 générations à celui qui vient d’arriver ; de celui qui a un travail à celui qui n’en a pas ; de celui qui touche un petit salaire à celui qui touche les minima sociaux… A l’APEIS nous préférons travailler à l’unité des chômeurs, des travailleurs (précaires ou non, avec ou sans-papiers) pour mieux nous attaquer à ceux qui « ont », qui nous gouvernent et qui nous font survivre avec des minima toujours plus minimum alors qu’ils vivent, eux, avec des maxima toujours plus maximum.
Nous sommes pour la libre circulation des femmes et des hommes, nous exigeons la régularisation de tous les sans-papiers qui viennent simplement, travailler ici pour ne pas crever de faim ou pour fuir des dictatures.
Ce n’est pas la première fois que des militants d’une organisation se retrouvent face aux forces de l’ordre ou devant les tribunaux pour cause de lutte sociale ou autre : occupation d’Assedic, occupation de logements vacants ou de squats, soutien aux sans-papiers, lutte contre les OGM… Et c’est parfois l’Etat qui capitule devant les actes d’injustice criante qu’elle perpétue : souvenez vous de l’affaire des Recalculés, bataille que notre association avec les autres associations de chômeurs ont remportée en 2004 devant les tribunaux, permettant à plus d’1 million de chômeurs de récupérer leurs indemnités spoliées ou de ne pas les perdre.… Ce qui est légal n’est pas forcément légitime.
Liberté, Egalité, Fraternité…
Nous ne lâcherons pas et nous continuerons à ne pas taire les silences des injustices quelles qu’elles soient.