Jocelyne et ses enfants

Jocelyne et ses 4 fils, Kelly, Jules, Romuald et Ronald, âgé de 15, 13, 11 et 9 ans, se sont retrouvés à la rue le dimanche 14 octobre 2001.

Jocelyne a vécu en Guadeloupe jusqu’à l’été dernier. Arrivée le 11 juillet avec ses enfants en France métropolitaine, elle avait décidé de refaire sa vie loin de sa région où elle laissait beaucoup de mauvais souvenirs. Ces trois premiers mois, passés entre Cahors et Vitry, furent très durs, elle n’a trouvé ni logement, ni emploi. Les cousins qui l’ont successivement hébergé se sont lassés de la longueur de séjour qui ne devaient, à l’origine qu’être de brèves transitions avant l’attribution par les services sociaux d’un HLM. C’est comme ça, leur situation s’aggravant, que Jocelyne et ses 4 fils, Kelly, Jules, Romuald et Ronald, âgé de 15, 13, 11 et 9 ans, se sont retrouvés à la rue le dimanche 14 octobre 2001.

La Métropole, pour oublier tout ce qui défilait devant moi là-bas

J’ai quitté la Guadeloupe pour des problèmes familiaux, et puis je crois que c’est pour oublier tout ce qui défilait devant moi et puis surtout pour travailler et pour faire ma vie avec les enfants.
Là-bas je travaillais pas vraiment, j’ai eu un contrat de deux ans et demi, normalement après deux ans et demi, je devais me mettre au chômage et puis ça n’a rien donné.
J’avais envie de recommencer pour laisser tout derrière mon dos, je pensais que ça allait changer, mais c’est comme si j’allais revoir quand même ça, même sans images je les revois, je les revis.
Je revis ce que je vivais un petit peu émotionnellement à la Guadeloupe, c’est pas tout à fait pareil mais quand même l’émotionnel pour moi c’est pareil, c’est quelque chose qui se passe pour moi, c’est un film qui se déroule tout le temps, c’est un aspect de sens unique.

La galère familiale

On est allé à Cahors d’abord, puis de Cahors on est venu ici, à Cahors c’était pas mal mais il y a eu aussi la galère familiale, pareil là-bas. C’était mon cousin qui nous logeait, le fils aîné de la sœur de ma mère donc encore c’était pareil, alors on dit, comment on dit, c’est une revanche, alors j’étais obligé de repartir.
Il y a eu quelque chose qui s’est passé, ça n’allait pas donc on a été obligé de partir en coup de vent, on est arrivé ici, ici à Vitry, chez un autre cousin et puis là apparemment ça ne va pas du tout.

« … J’ai pas le pouvoir de vous faire avoir un logement »

La première fois que je suis allé voir l’assistante sociale c’était au mois d’août, j’avais été faire une demande de logement à la Mairie et ils m’ont dit d’aller voir les assistantes sociales pour accélérer un petit peu la demande de logement. J’y suis allée le même jour, l’assistante sociale m’a répondu « je ne fais pas ce genre de chose là, j’ai pas le pouvoir de vous faire avoir un logement ». Elle m’a donné un truc pour chercher des logements. C’est un papier avec des trucs de Logimo, enfin des noms d’agences privées qui demandent des fiches de paies et trois ou quatre mois de loyer, j’ai été, ça n’a rien donné.
Puis je suis retourné à la mairie, l’assistante sociale m’avait fait dire qu’ils ne doivent plus envoyer de demandeur de logement à son chevet parce qu’elle ne fait plus ça. Alors la dame m’a répondu « comment ça se fait ? C’est son devoir », donc j’ai laissé tomber.

Et on s’est retrouvé dans la rue

Après, le monsieur m’a demandé de partir de chez lui, moi je ne dirais pas qu’il m’a mis à la porte mais quand quelqu’un vous demande de partir de chez lui, si vous ne partez pas il va prendre vos affaires lui-même et les mettre dehors, pour moi c’est comme si on était déjà dehors.
Donc je suis retourné voir cette assistante. Elle m’a dit : « Je ne peux rien faire pour vous, essayez de voir si le monsieur peut vous reprendre ». Moi j’ai pas voulu, c’est mon fils aîné qui y a été et ce cousin nous a repris. L’assistante sociale, nous a dit : « Vous n’êtes pas encore dehors. Quand vous avez vos affaires à la main, revenez nous voir. » et elle m’a donné un autre rendez-vous.
Après il s’est passé plein de choses, il y a eu le concierge qui donnait des avertissements, des voisins qui gueulaient parce que la maison était trop petite, qu’on était cinq dans un studio, et puis une dame a été porter plainte au truc du logement.
Et là il m’a dit : « Oui, il faut que tu cherches un endroit où habiter » et on s’est retrouvé dans la rue.
Enfin, on a failli dormir dans la rue, le gardien de l’immeuble juste a coté nous a donné à coucher, mais il m’a bien fait comprendre que c’est un logement fonctionnel, alors à cinq heure du matin il nous a réveillé et on est tous parti, c’est comme ça qu’on s’est retrouvé dans le bâtiment du service social.
On a vu une assistante, elle m’a donné une liste d’hôtels, elle m’a dit : « Si ça s’aggrave vous téléphonez ». Je les ai appelés et ils sont tous complets, en plus ils ne prennent pas les enfants. Donc comme je suis resté dans la rue, j’ai été obligée de revenir les voir… ils me disent juste d’appeler le 115.
Et puis, elle me demande toujours si je pense à retourner à Cahors ou à la Guadeloupe, mais moi je suis partie avec un but bien précis, je suis partie pour oublier, pourquoi elle, elle veut me faire retourner à la Guadeloupe ?

Lundi je les ai vus deux fois, toujours les mêmes questions, même le 115, alors moi j’en ai marre.
Hier, ils m’ont trouvé un hôtel où il fallait que je paie 300 francs, je leur ai dit non je paie pas ; si je paie
l’hôtel, j’ai pas d’argent pour donner à manger à mes enfants.

Donnez moi un endroit où mettre mes enfants

Les enfants pleurent tout le temps, ils en ont marre. Hier soir ils voulaient pas aller à l’hôtel, mon fils il me dit : « Bon ben moi j’en ai marre, il y a un trou là on va dormir dedans ».
L’assistante m’a dit qu’étant adulte je dois pas faire dormir les enfants dehors, alors j’ai dit : « Si vous voulez pas qu’ils dorment dehors, donnez-moi un endroit où les mettre, logez-les et mettez moi à la rue ».
Parce qu’ils m’ont dit : « Madame, vous êtes responsable ».
Alors là je sais pas, si je suis responsable peut être que le trou en bas c’est une bonne idée, le 115 au téléphone m’a dit qu’il n’y pas de solutions pour ce soir ; que je me débrouille… que je me démmerde toute seule ; mais j’y arriverais, je vais me battre, comme dit mon fils, il n’y aura pas cinq clochards de plus sur Vitry, je ne serais pas clochard, ni moi ni mes enfants, on est pas parti pour.
C’est ce que moi j’avais à dire.

La neige, c’est ça qui m’intéresse ici

– Ronald : Je veux la voir de mes propres yeux. La neige c’est quoi en fait, des boules de glace ? Et quand ça tombe , ça tombe vite, et ça fait mal quand ça tombe sur la tête ?
Comme j’ai toujours ma casquette, j’en mettrais dedans. On dit que le soleil c’est une boule de feu, dans la pub c’est un ballon , l’homme tire un ballon et le ballon va dans les cieux et après ça devient une boule de feu, elle est restée et elle est pas retombée. Moi, je sais jouer au foot, dans mon équipe c’était moi le meilleur goal, j’ai jeté mes gants parce qu’ici je ne joue plus.

Dès qu’on est arrivés, il nous regardait bizarrement

– Ronald : Avec les gens chez qui on était à Cahors, ça s’est bien passé mais ça s’est un peu mal passé.
À Vitry ça s’est pas très bien passé parce que le Monsieur il nous a dit de sortir de chez lui, c’est la deuxième fois qu’il nous dit ça, et avec le Monsieur de l’hôtel ça fait trois. C’était hier soir, il nous a traité de voleurs, et dès qu’on est arrivés, il nous regardait bizarrement avec une sorte de tête, et aussi il a dit à notre mère de ne pas nous quitter de l’œil. Après, Jules est descendu, il a regardé dans un placard, le Monsieur l’a vu et il l’a traité de voleur.

– Romuald : Hier c’est juste que le monsieur il était raciste, Jules il a touché une poignée parce que la poignée elle était brillante ; le monsieur il a crié après Jules plusieurs fois et ensuite il nous a mis à la porte, il disait : « De quel droit vous touchez à la poignée, de quel droit, de quel droit. » Il a répété ça plusieurs fois. Jules il a dit : « J’ai rien volé, fouillez moi » et il a dit qu’il met pas ses mains sur un sale noir, ensuite il a dit qu’il va gifler Jules, et Jules il a dit qu’il peut le gifler mais qu’il a rien volé.

La Guadeloupe, ça me manque pas

– Ronald : Ici, les filles elles font des trucs qu’elles font pas là-bas, elles ont des motos, et puis il y a plein de gens à vélo avec des mallettes. Non ça me manque pas la Guadeloupe et puis c’est notre cadeau d’être ici, on a rien eu pour l’anniversaire et c’était ça, c’était une surprise.

– Romuald : J’ai beaucoup d’amis ici, et il ne fait pas chaud comme en Guadeloupe, de toute façon d’être en France, c’est notre cadeau d’anniversaire, de toute façon si je suis séparé de ma maman, je vais me suicider, ma maman je veux pas si je suis quelque part, qu’elle n’y soit pas.
À Vitry, ça se passait plutôt bien, enfin avec le monsieur quelques fois oui, quelques fois non, tout le temps il nous disait : « Dehors ! ».
Quand on est allé voir l’assistante sociale, elle m’a pas posé de question, juste elle m’a demandé si je voulais être avec ma mère. Ma mère , à un moment elle disait que c’était plus possible, mais moi je voulais pas être pas avec ma maman.
J’en ai marre de parler.

Entretiens réalisés par Angela Terrail

Jocelyne et ses enfants

Jocelyne et ses 4 fils, Kelly, Jules, Romuald et Ronald, âgé de 15, 13, 11 et 9 ans, se sont retrouvés à la rue le dimanche 14 octobre 2001.

Jocelyne a vécu en Guadeloupe jusqu’à l’été dernier. Arrivée le 11 juillet avec ses enfants en France métropolitaine, elle avait décidé de refaire sa vie loin de sa région où elle laissait beaucoup de mauvais souvenirs. Ces trois premiers mois, passés entre Cahors et Vitry, furent très durs, elle n’a trouvé ni logement, ni emploi. Les cousins qui l’ont successivement hébergé se sont lassés de la longueur de séjour qui ne devaient, à l’origine qu’être de brèves transitions avant l’attribution par les services sociaux d’un HLM. C’est comme ça, leur situation s’aggravant, que Jocelyne et ses 4 fils, Kelly, Jules, Romuald et Ronald, âgé de 15, 13, 11 et 9 ans, se sont retrouvés à la rue le dimanche 14 octobre 2001.

La Métropole, pour oublier tout ce qui défilait devant moi là-bas

J’ai quitté la Guadeloupe pour des problèmes familiaux, et puis je crois que c’est pour oublier tout ce qui défilait devant moi et puis surtout pour travailler et pour faire ma vie avec les enfants.
Là-bas je travaillais pas vraiment, j’ai eu un contrat de deux ans et demi, normalement après deux ans et demi, je devais me mettre au chômage et puis ça n’a rien donné.
J’avais envie de recommencer pour laisser tout derrière mon dos, je pensais que ça allait changer, mais c’est comme si j’allais revoir quand même ça, même sans images je les revois, je les revis.
Je revis ce que je vivais un petit peu émotionnellement à la Guadeloupe, c’est pas tout à fait pareil mais quand même l’émotionnel pour moi c’est pareil, c’est quelque chose qui se passe pour moi, c’est un film qui se déroule tout le temps, c’est un aspect de sens unique.

La galère familiale

On est allé à Cahors d’abord, puis de Cahors on est venu ici, à Cahors c’était pas mal mais il y a eu aussi la galère familiale, pareil là-bas. C’était mon cousin qui nous logeait, le fils aîné de la sœur de ma mère donc encore c’était pareil, alors on dit, comment on dit, c’est une revanche, alors j’étais obligé de repartir.
Il y a eu quelque chose qui s’est passé, ça n’allait pas donc on a été obligé de partir en coup de vent, on est arrivé ici, ici à Vitry, chez un autre cousin et puis là apparemment ça ne va pas du tout.

« … J’ai pas le pouvoir de vous faire avoir un logement »

La première fois que je suis allé voir l’assistante sociale c’était au mois d’août, j’avais été faire une demande de logement à la Mairie et ils m’ont dit d’aller voir les assistantes sociales pour accélérer un petit peu la demande de logement. J’y suis allée le même jour, l’assistante sociale m’a répondu « je ne fais pas ce genre de chose là, j’ai pas le pouvoir de vous faire avoir un logement ». Elle m’a donné un truc pour chercher des logements. C’est un papier avec des trucs de Logimo, enfin des noms d’agences privées qui demandent des fiches de paies et trois ou quatre mois de loyer, j’ai été, ça n’a rien donné.
Puis je suis retourné à la mairie, l’assistante sociale m’avait fait dire qu’ils ne doivent plus envoyer de demandeur de logement à son chevet parce qu’elle ne fait plus ça. Alors la dame m’a répondu « comment ça se fait ? C’est son devoir », donc j’ai laissé tomber.

Et on s’est retrouvé dans la rue

Après, le monsieur m’a demandé de partir de chez lui, moi je ne dirais pas qu’il m’a mis à la porte mais quand quelqu’un vous demande de partir de chez lui, si vous ne partez pas il va prendre vos affaires lui-même et les mettre dehors, pour moi c’est comme si on était déjà dehors.
Donc je suis retourné voir cette assistante. Elle m’a dit : « Je ne peux rien faire pour vous, essayez de voir si le monsieur peut vous reprendre ». Moi j’ai pas voulu, c’est mon fils aîné qui y a été et ce cousin nous a repris. L’assistante sociale, nous a dit : « Vous n’êtes pas encore dehors. Quand vous avez vos affaires à la main, revenez nous voir. » et elle m’a donné un autre rendez-vous.
Après il s’est passé plein de choses, il y a eu le concierge qui donnait des avertissements, des voisins qui gueulaient parce que la maison était trop petite, qu’on était cinq dans un studio, et puis une dame a été porter plainte au truc du logement.
Et là il m’a dit : « Oui, il faut que tu cherches un endroit où habiter » et on s’est retrouvé dans la rue.
Enfin, on a failli dormir dans la rue, le gardien de l’immeuble juste a coté nous a donné à coucher, mais il m’a bien fait comprendre que c’est un logement fonctionnel, alors à cinq heure du matin il nous a réveillé et on est tous parti, c’est comme ça qu’on s’est retrouvé dans le bâtiment du service social.
On a vu une assistante, elle m’a donné une liste d’hôtels, elle m’a dit : « Si ça s’aggrave vous téléphonez ». Je les ai appelés et ils sont tous complets, en plus ils ne prennent pas les enfants. Donc comme je suis resté dans la rue, j’ai été obligée de revenir les voir… ils me disent juste d’appeler le 115.
Et puis, elle me demande toujours si je pense à retourner à Cahors ou à la Guadeloupe, mais moi je suis partie avec un but bien précis, je suis partie pour oublier, pourquoi elle, elle veut me faire retourner à la Guadeloupe ?

Lundi je les ai vus deux fois, toujours les mêmes questions, même le 115, alors moi j’en ai marre.
Hier, ils m’ont trouvé un hôtel où il fallait que je paie 300 francs, je leur ai dit non je paie pas ; si je paie
l’hôtel, j’ai pas d’argent pour donner à manger à mes enfants.

Donnez moi un endroit où mettre mes enfants

Les enfants pleurent tout le temps, ils en ont marre. Hier soir ils voulaient pas aller à l’hôtel, mon fils il me dit : « Bon ben moi j’en ai marre, il y a un trou là on va dormir dedans ».
L’assistante m’a dit qu’étant adulte je dois pas faire dormir les enfants dehors, alors j’ai dit : « Si vous voulez pas qu’ils dorment dehors, donnez-moi un endroit où les mettre, logez-les et mettez moi à la rue ».
Parce qu’ils m’ont dit : « Madame, vous êtes responsable ».
Alors là je sais pas, si je suis responsable peut être que le trou en bas c’est une bonne idée, le 115 au téléphone m’a dit qu’il n’y pas de solutions pour ce soir ; que je me débrouille… que je me démmerde toute seule ; mais j’y arriverais, je vais me battre, comme dit mon fils, il n’y aura pas cinq clochards de plus sur Vitry, je ne serais pas clochard, ni moi ni mes enfants, on est pas parti pour.
C’est ce que moi j’avais à dire.

La neige, c’est ça qui m’intéresse ici

– Ronald : Je veux la voir de mes propres yeux. La neige c’est quoi en fait, des boules de glace ? Et quand ça tombe , ça tombe vite, et ça fait mal quand ça tombe sur la tête ?
Comme j’ai toujours ma casquette, j’en mettrais dedans. On dit que le soleil c’est une boule de feu, dans la pub c’est un ballon , l’homme tire un ballon et le ballon va dans les cieux et après ça devient une boule de feu, elle est restée et elle est pas retombée. Moi, je sais jouer au foot, dans mon équipe c’était moi le meilleur goal, j’ai jeté mes gants parce qu’ici je ne joue plus.

Dès qu’on est arrivés, il nous regardait bizarrement

– Ronald : Avec les gens chez qui on était à Cahors, ça s’est bien passé mais ça s’est un peu mal passé.
À Vitry ça s’est pas très bien passé parce que le Monsieur il nous a dit de sortir de chez lui, c’est la deuxième fois qu’il nous dit ça, et avec le Monsieur de l’hôtel ça fait trois. C’était hier soir, il nous a traité de voleurs, et dès qu’on est arrivés, il nous regardait bizarrement avec une sorte de tête, et aussi il a dit à notre mère de ne pas nous quitter de l’œil. Après, Jules est descendu, il a regardé dans un placard, le Monsieur l’a vu et il l’a traité de voleur.

– Romuald : Hier c’est juste que le monsieur il était raciste, Jules il a touché une poignée parce que la poignée elle était brillante ; le monsieur il a crié après Jules plusieurs fois et ensuite il nous a mis à la porte, il disait : « De quel droit vous touchez à la poignée, de quel droit, de quel droit. » Il a répété ça plusieurs fois. Jules il a dit : « J’ai rien volé, fouillez moi » et il a dit qu’il met pas ses mains sur un sale noir, ensuite il a dit qu’il va gifler Jules, et Jules il a dit qu’il peut le gifler mais qu’il a rien volé.

La Guadeloupe, ça me manque pas

– Ronald : Ici, les filles elles font des trucs qu’elles font pas là-bas, elles ont des motos, et puis il y a plein de gens à vélo avec des mallettes. Non ça me manque pas la Guadeloupe et puis c’est notre cadeau d’être ici, on a rien eu pour l’anniversaire et c’était ça, c’était une surprise.

– Romuald : J’ai beaucoup d’amis ici, et il ne fait pas chaud comme en Guadeloupe, de toute façon d’être en France, c’est notre cadeau d’anniversaire, de toute façon si je suis séparé de ma maman, je vais me suicider, ma maman je veux pas si je suis quelque part, qu’elle n’y soit pas.
À Vitry, ça se passait plutôt bien, enfin avec le monsieur quelques fois oui, quelques fois non, tout le temps il nous disait : « Dehors ! ».
Quand on est allé voir l’assistante sociale, elle m’a pas posé de question, juste elle m’a demandé si je voulais être avec ma mère. Ma mère , à un moment elle disait que c’était plus possible, mais moi je voulais pas être pas avec ma maman.
J’en ai marre de parler.

Entretiens réalisés par Angela Terrail

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