Un dicton dit « Quand on veut noyer son chien, on l’accuse d’avoir la rage »…Avec Pôle Emploi, on a l’impression que c’est un peu la même chose.
On trouve, sur le site Pôle Emploi.fr, 16 agences répertoriées dans le Val-de-Marne. Nous nous y rendons : deux sont des anciennes adresses – Maisons Alfort et Villejuif – alors combien sur tout le territoire ? Pas très sérieux pour une mission de service public !
Les agences sont pour la plupart excentrées, dans des zones industrielles ou d’activités où tout se ressemble. Pour y accéder, pas ou peu de transports en commun. Pour l’essentiel, il n’y a même plus de fléchage ou d’indication, les numéros de voies sont souvent inexistants ou difficilement visibles.
Et, au milieu de nulle part, elles sont dans des endroits sombres. Certaines sont sales, à tel point qu’on se demande si elles ne sont pas abandonnées…
Cela n’encourage pas à s’y déplacer, mais peut-être est-ce l’objectif ?! Dans le droit fil de la dématérialisation, du non contact, de l’anonymat et, de fait, de la non reconnaissance d’autrui !
Pour être reçu à Pôle Emploi, il faut prendre rendez-vous. Même en cas d’une urgence absolue. Par exemple, vos allocations ne sont pas arrivées alors que vous avez tout bien fait comme ils demandent, et vous n’avez plus un centime pour ne serait-ce que donner à manger à vos enfants… Prenez rendez-vous, on vous dit… Et si vous êtes en panique parce que perdu, dos au mur, sans solutions et sans réponses, n’insistez surtout pas, ouh là là ! Leur mode gestion est celui qui devient la norme : « Calmez-vous » ; « Ne soyez pas agressif »… Or comme vous l’étiez – calme – et que vous ne l’étiez pas – agressif -, cela vous énerve et justifie l’intervention des vigiles qui vous virent de votre agence et par conséquent de vos droits…
Mais ne désespérez pas, tout va s’arranger puisque Pôle Emploi va devenir France Travail ! Non, je plaisante, ça va être pire : plus de contraintes et d’obligations, donc plus de sanctions.
Et encore moins de lisibilité et de transparence, tout le monde dans le même sac : chômeurs, précaires, apprentis, handicapés, femmes, hommes et jeunes en formation, allocataires du RSA qui vont devoir travailler en contrepartie de quelques subsides permettant à peine de ne pas crever de faim…
Comme ça, il sera plus difficile voire impossible d’avoir des chiffres fiables sur les nombres respectifs de catégories et de situations. Ils pourront continuer à nous gonfler avec leurs offres d’emplois non satisfaites alors que sur 3,1 millions d’offres déposées à Pôle Emploi en 2021, seules 400 000 n’ont pas été pourvues, principalement par manque de main d’oeuvre formée et de conditions de travail acceptables.
Au passage, ils vont se permettre de piquer 12 milliards d’euros aux chômeurs en 4 ans. 12 milliards qui devraient servir à indemniser un peu plus décemment ou à payer de réelles formations.
N’en doutons pas, leur nouvel outil technocratique, ça va être « France Travail, famine, pâtes, riz ».